Japan Expo 2009 (2)

Publié le par Babiole

Japan Expo donne aussi lieu à tout un spectre de comportements plutôt inattendus :

 

- un jeune homme d'environ 17 ans qui se promenait avec une pancarte à bout de bras qui disait : "RECHERCHE COPINE". Après le speed dating et Internet, le plus simple consiste donc à faire son auto promotion, mais au moins les intentions sont claires et on ne risque pas de se faire avoir par des photos retouchées ou n'appartenant pas à son expéditeur. L'histoire ne dit pas s'il a trouvé en tous cas, je lui souhaite !

 

- des dizaines et des dizaines de jeunes qui se baladaient avec, inscrit au marqueur sur leurs bras ou leurs visages: "FREE HUGS". J'aimerais rappeler ici, qu'il faisait donc une moyenne de 40°C, que l'humidité ambiante confinait à la limite du supportable. Et pourtant, il y avait un nombre incroyable de personnes qui cherchait n'importe quel prétexte pour un câlin gratuit. J'appellerais presque ça du masochisme. Sans parler du cérémonial qui entoure le câlin gratuit : cri de guerre après le câlin pour accueillir le nouveau membre dans la tribu des "câlineurs", et tout ce joyeux monde partait en groupe recruter de nouveaux adeptes. Flippant. Je jure avoir vu un hug géant d'une cinquantaine de personnes à un moment du salon. Personnellement, j'en ai eu des sueurs froides. J'ai soigneusement évité toute personne porteuse de la mention cauchemardesque avec un zèle qui n'était pas sans rappeler celui de Rambo cherchant à sortir d'une jungle hostile sans la moindre égratignure (il paraît que le 5 va être tourné bientôt). Le coup du regard meurtrier fonctionne comme une arme de dissuasion plutôt efficace, à moins que la perspective de prendre un grand coup, très centré dans les c*** n'aie calmé les plus récalcitrants.

 

- Heureusement pour moi, j'avais réussi à convaincre mon éditeur qu'il était totalement hors de question que je porte un quelconque déguisement. Pour tous un tas d'excellentes raisons, dont la principale était que je refuse de porter une mini jupe avec des bottes, une perruque blonde et des couleurs rose bonbon, le tout en même temps. Et surtout, surtout, parce que je déteste me costumer. Je sais, je ne suis vraiment pas fun.

 

- J'ai vu une fille d'une quinzaine d'année habillée en culotte soutien-gorge avec bas résilles et bottes déambuler dans le salon, et qui ne paraissait vraiment pas voir où était le problème dans sa tenue (j'espère juste pour elle qu'elle était venue avec des rechanges et qu'elle n'a pas repris le RER habillée comme ça. Et j'insiste, sans exagération : culotte soutif. Avec une cape. *Perplexité*

 

- J'ai vu des pikachus géants (c'était surement pas des Pikachus, mais faute de culture appropriée dans le domaine, je traduis comme je peux), violet et vert. J'aimerais ici, avoir une pensée émue pour ces pauvres garçons, qui pouvaient difficilement se déplacer dans les allées étant donné la densité et le volume de leur costume, qui devaient suffoquer dans la moumoute / gremlins. Ladite moumoute devait par ailleurs relever d'un confort exceptionnel si on aime avoir la sensation de marcher sur la lune étriqué dans un sauna ambulant avec la grâce toute relative d'un éléphant. Avec devant le visage un hublot en plastique transparent de couleur violette. Le tout pendant 3 jours. R.I.P.

 

- Je voudrais d'ailleurs pendant que j'y suis, avoir également ici, une pensée émue pour tous les parents courageux que j'ai croisés dans le salon, qui étaient là pour 3 jours pour accompagner leurs enfants, se levaient aux aurores pour entrer dans les premiers sur le salon, et devaient endurer sans moufter les hurlements hystériques et autres dialogues nerd / mangas / geek / japonisant de leur progéniture. Vous n'imaginez pas le nombre de parents qui me racontaient leurs déboires sur mon stand, me prenant en quelque sorte pour une psy. Mes pensées vont vers eux.

 

- J'ai vu une femme d'une quarantaine d'année, dont la gorge n'était qu'une plaie béante dégoulinante de sang. Saloperie de stand de maquillage ultra réaliste. J'ai presque failli vomir quand je me suis rendue que lorsqu'elle m'adressait la parole, les bords de la plaie dessinées sur sa gorge bougeaient.

 

- J'ai croisé des groupes de gothiques impressionnants, des mecs habillés en filles, des filles bardées de colliers à clous et autre quincaillerie. J'aime beaucoup le style gothique, mais jusqu'à un certain stade cela dit.

 

- Enfin, il a fallu que j'interagisse avec des éditeurs japonais, étant bien entendu que je ne parle pas un mot de japonais, qu'ils ne comprennent pas une ligne de français, et qu'ils parlent peu, voire pas du tout anglais. Je me suis pliée au cérémonial de l'échange de carte de visite avec un sérieux qui a enchanté les 2 parties (mes instructeurs et les japonais), et un sentiment intérieur de grande stupidité. Toute l'astuce réside dans le fait qu'une fois la carte de votre interlocuteur entre vos mains, vous devez la détailler et émettre de petits bruits appréciateurs pour montrer l'intérêt que vous lui portez. Sauf que souvent leurs cartes sont en japonais donc illisibles et que les notres sont en français donc incompréhensibles. *Grand moment de solitude*

 

- Les intempéries ont aussi prouvé qu'elles avaient le sens du timing et un sens de l'humour peu flatteur. Le soir de l'ouverture au moment où je quittais le salon il s'est mis à pleuvoir très violemment, puis progressivement à grêler des cailloux (on ne plaisante pas j'ai eu un bleu sur le bras pendant une semaine après avoir rencontré un des projectiles célestes). A tel point que certaines verrières du parc des expos ont jugé bon de céder, inondant le salon. Mais comme Murphy est mon ami le plus dévoué, il a fallu qu'il s'amuse à me torturer encore un peu. Le temps de couvrir l'espace entre le salon et la gare de RER où un taxi devait me récupérer, j'étais trempée. Et quand je dis trempée, il faut lire le sous-titre suivant : "mes fringues me font une deuxième peau, et mon tee shirt noir me colle si bien aux seins, que j'ai l'impression d'avoir participé à un concours de tee shirt mouillé". Je grelottais, j'ai ruiné la banquette arrière du taxi avec toute la flotte que contenait mes fringues (je vous jure que quand je me suis assise, mon jean, par ce simple mouvement, s'est mis à dégorger de l'eau). Arrivée sur Paris, il n'avait pas plu une goutte, ils n'avaient même pas vu un nuage. Et l'humiliation ultime a été atteinte, quand, descendant du taxi devant chez moi -où deux flics sont présents en permanence- j'ai du marcher jusqu'à mon immeuble en laissant de larges traînées de flotte sous un soleil radieux. *Grand moment de solitude*

 

Japan Expo? Une grande aventure humaine et une expérience de tous les instants. A vivre, vraiment !

 

Babiole

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